L’hypertension artérielle, de quoi parle-t-on ?
L’hypertension artérielle, première maladie chronique en France.
En France, l’hypertension artérielle est le premier motif de consultation en médecine générale et la maladie chronique la plus fréquente. Elle correspond à une pression du sang en permanence trop forte dans les artères. Elle est dangereuse, car elle fatigue le cœur, crée des lésions graves aux parois des artères et provoque des accidents cardio-vasculaires.
Selon une publication de la Fédération Française de Cardiologie, 15 millions de personnes sont hypertendues en France, soit 30 % des adultes et 50% des personnes de plus de 65 ans.*
*https://www.fedecardio.org/sites/default/files/image_article/2019-BROCHURE-HTA-Web.pdf
140/90 : Ce sont les chiffres de pression artérielle à ne pas dépasser au cabinet médical. Ils sont de 135/85 en auto mesure (le chiffre le plus élevé est la pression maximale, lorsque le cœur se contracte pour se vider. C’est la pression systolique. Le chiffre le moins élevé est la pression minimale, lorsque le cœur se relâche pour se remplir. C’est la pression diastolique).
On dit de l’hypertension artérielle qu’elle est un « tueur silencieux » parce que le plus souvent, elle ne s’accompagne d’aucun symptôme, ce qui la rend difficile à dépister. Il faut donc mesurer régulièrement votre pression artérielle, au moins une fois par an dès 40 ans.
Si l’hypertension artérielle ne provoque généralement pas de symptôme, certains troubles peuvent néanmoins vous alerter : maux de tête, difficultés de concentration, vertiges, douleurs dans la poitrine, essoufflement, troubles visuels (papillons devant les yeux), bourdonnements d’oreille, fatigue…
L’hypertension doit être prise très au sérieux. Elle constitue, lorsqu’elle n’est pas contrôlée, l’une des principales causes de complications cardiovasculaires.
Si elle ne se guérit pas, l’hypertension se soigne très bien. Des mesures hygiéno-diététiques seules, et parfois associées à un traitement médicamenteux, permettent de normaliser la pression artérielle. À condition de savoir que l’on est hypertendu : aujourd’hui, 4 millions de Français hypertendus n’auraient pas été dépistés. Pensez donc à mesurer au moins une fois par an votre pression artérielle, chez vous ou chez votre médecin.
L’hypertension artérielle, plusieurs causes.
Le vieillissement, qui favorise la perte d’élasticité des artères, constitue le premier facteur de risque non modifiable. Mais d’autres facteurs de risque sont déterminés par des habitudes ou une hygiène de vie qu’il est possible de modifier : le surpoids, le manque d’activité physique, le tabac, une alimentation trop salée, le stress sont autant de facteurs aggravants.
La première action de prise en charge ne passe pas forcément par la prescription de médicaments, mais par des mesures hygiéno-diététiques :
- réduction du poids en cas de surcharge pondérale
- pratique d’une activité physique régulière adaptée à l’état de santé
- réduction de la consommation en sel (entre 5 et 6 g par jour au maximum soit entre 2,0 et 2,4 g de sodium au maximum)
- réduction de la consommation d’alcool (moins de 3 verres par jour pour les hommes et moins de 2 pour les femmes)
- alimentation riche en légumes et en fruits et pauvre en graisses d’origine animale
- arrêt du tabac
Le saviez-vous ?
On retrouve environ 1g de sel (soit déjà 20% de la quantité journalière recommandée) par exemple dans
3 tranches de pain
1 croissant
1 tranche de jambon
1 bol de soupe préparée
1 à 2 portion(s) de fromage
5 olives ou 1 poignée de chips ou 1 rondelle de saucisson
Limiter le sel, un enjeu sociétal
Le sel est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, mais sa consommation en excès favorise le développement de certaines maladies.
Le sel est un aliment dont le nom scientifique est “chlorure de sodium” : il est composé à 60% de chlorure et à 40% de sodium. Le sodium joue un rôle important pour notre organisme. Il aide notamment à bien répartir l’eau dans le corps et à réguler le volume sanguin et donc de la pression artérielle. Il permet également le bon fonctionnement du système nerveux, et joue un rôle sur les cellules musculaires puisqu’il permet de déclencher la contraction des muscles et du cœur.
De nos jours, nous mangeons excessivement salé. Nous consommons en moyenne 8 à 10 g de sel par jour, ce qui est bien trop élevé.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) invite à réduire la dose de sel à 5 g par jour maximum*. Et la limitation de la consommation de sel à 5-6 g par jour est un des 9 repères de consommation du Programme National Nutrition Santé (PNNS)*.
* https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/salt-reduction et http://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations/Reduire/Les-produits-sales-et-le-sel
L’excès de sel favorise l’hypertension artérielle. Lorsqu’on consomme du sel, cela engendre un phénomène d’appel d’eau. Les vaisseaux sanguins deviennent alors trop chargés en eau, le volume sanguin et la pression sanguine augmentent. Et l’hypertension artérielle constitue un facteur aggravant des maladies cardio-vasculaires. Le sel peut aussi aggraver certains problèmes de santé tels que la rétention d’eau ou l’ostéoporose.
Comment limiter sa consommation de sel ? Suivez les conseils du Programme National Nutrition Santé (PNNS) dont :
- Avoir la main légère en cuisine ou à table : goûter avant de saler ou de resaler, ne pas saler l’eau de cuisson des pâtes et du riz, retirer la salière de la table.
- Faire la chasse au sel caché : comparer les étiquettes sur les emballages (quand il est mentionné sur les emballages, le sel peut être appelé « sel », « sodium » ou « chlorure de sodium ». À savoir : 1 g de sodium équivaut à 2,5 g de sel), choisir les produits les moins salés et diminuer les quantités consommées des aliments riches en sel (pain, fromages, charcuteries, chips, pizzas, plats cuisinés, soupes préparées, les condiments (moutarde, bouillon, câpres…), etc…). Savoir aussi par exemple que tous les fromages ne proposent pas la même teneur en sel. Certains fromages sont très salés comme par exemple les fromages à pâte fondue, les bleus et autres fromages à pâtes persillées (roquefort, bleu d’Auvergne, gorgonzola) alors que les fromages italiens par exemple, mozzarella ou ricotta, sont de bonnes alternatives de par leur taux de sel plus faible.
- Cuisiner plutôt des produits « bruts » non préparés, contenant naturellement moins de sel ou privilégier des produits tous prêts affichant une réduction ou une absence de sel ajouté. Rincer les aliments en conserve ou en bocaux.
- Trouver des alternatives pour donner du goût aux plats : ail, oignon, échalotes, thym, ciboulette, basilic, citron, poivre, curry, paprika et autres épices, pour varier les saveurs… Utiliser des huiles qui ont plus de goût (huile d’olive, huile de noix, huile parfumée à la truffe…) et des vinaigres aromatisés (framboise, herbes de Provence, etc.)
- Eviter les eaux minérales trop riches en sodium.
- Ne pas oublier que les enfants n’ont pas les mêmes besoins que les adultes. Par exemple avant 1 an, les aliments proposés à l’enfant ne doivent pas être salés. Et il est plus facile d’éduquer le goût des enfants que de rééduquer celui des adultes !